L’avenir du salon Bijorhca selon Sylvie Pourrat, Directrice du Développement de WSN

Le Journal de la Bijouterie a rencontré Sylvie Pourrat, Directrice du Développement de WSN et Directrice de l’Offre des salons Bijorhca et Who’s Next.

Sylvie Pourrat, Directrice du Développement de WSN et Directrice de l’Offre de Bijorhca et Première Classe - Crédit photo : WSN

Vous connaissez tous le salon Bijorhca, peut-être y allez-vous à chaque session, peut-être même en profitez-vous pour découvrir les créateurs de Who’s Next. Car, cela ne vous a pas échappé, depuis quelques sessions, le salon de la bijouterie a pris ses quartiers au sein même du salon de la mode féminine, entraînant parfois une confusion dans l’esprit du visiteur.

En réalité, Bijorhca (dont le partenaire historique est la BOCI) est exploité par le groupe WSN, organisateur de plusieurs salons professionnel, depuis l’après Covid. Pour la petite histoire, La BOCI a créé la première « Semaine de la Bijouterie » (qui deviendra Bijorhca) en octobre 1930 dans les salons de l’hôtel Moderne à Paris, avec 41 exposants.

Cette intégration a été l’occasion de repenser le positionnement du salon des bijoutiers qui a traversé les époques, les modes et les périodes plus ou moins fastes du secteur de la bijouterie. J’ai eu la chance et le plaisir d’interroger la tête pensante du salon, Sylvie Pourrat, Directrice du Développement de WSN et Directrice de l’Offre de Bijorhca et Première Classe.

Crédit photo : WSN

LJDLB Bonjour Sylvie, j’avoue que je suis un peu perdue avec tous ces salons qui existent dans le secteur HBJO. Pouvez-vous nous expliquer le positionnement des événements WSN ?

SP Nous avons deux temps forts dans l’année, sur lesquels se positionnent nos salons internationaux. En septembre (puis en janvier), les trois salons Who’s Next, Bijorhca et Interfilière Paris, sont des salons de sourcing pour les professionnels de la mode et des accessoires. En octobre (puis en mars), le salon Première Classe est une vitrine internationale de la mode, un véritable écrin pour la Fashion Week, on y puise les tendances de demain.

LJDLB Pourquoi avoir intégré Bijorhca au sein de Who’s Next ?

SP Quand nous avons repris le salon Bijorhca après la pandémie, j’ai tout de suite fait un parallèle avec la chaussure et la maroquinerie : ces deux secteurs, autrefois fleurons de l’industrie française, ont périclité. Leur salon disparu, leur industrie a suivi. Un salon fait vivre un secteur, en se faisant rencontrer les acteurs, les fabricants et les acheteurs. Je ne voulais pas d’un tel destin pour Bijorhca. La filière bijou a une riche histoire en France, et elle est aujourd’hui portée par la mode, indissociable des collections. Voilà pourquoi intégrer le salon du bijou à celui de la mode a tout son sens.

LJDLB N’avez-vous pas peur que cela crée une confusion en termes de ciblage ?

SP Absolument pas, car le fil conducteur est la mode. D’ailleurs certaines marques ont exposé à Bijorhca puis à Who’s Next, et inversement. Elles ont navigué entre les deux en fonction de leur ressenti par rapport aux visiteurs et à leur propre image. Bijorhca traite toute la chaîne de valeur de la bijouterie : depuis la fabrication (avec la partie Elements), jusqu’à la création et la distribution. Sur Who’s Next, on est plus sur le bijou de mode, qui s’adresse à des concept stores ou des boutiques de prêt à porter. Mais la frontière entre les deux, d’un point de vue visitorat, est de plus en plus ténue, car c’est la mode qui dirige les collections de l’un comme de l’autre des salons. La cible existe ! Certains HBJO sont durs à convaincre mais les acheteurs internationaux adhèrent complètement. La force de WSN, c’est le collectif : le marché est international, et quand un gros acheteur se déplace avec plusieurs collaborateurs, son expérience est facilitée par cette offre complémentaire.

Source : WSN

LJDLB Quelle est le pourcentage de visiteurs internationaux ?

SP Sur Bijorhca comme sur Who’s Next, on compte 55% de visiteurs français et 45% d’étrangers.

LJDLB Certaines marques sont-elles présentes sur Bijorhca/Who’s Next ET Première Classe ?

SP Ce sont deux événements très différents aux objectifs distincts : dans le premier, on source, on achète, dans le deuxième, on découvre les tendances de demain. Première Classe est un mood board, on y croise les créateurs de tendance. Une seule marque de bijoux se prête aux deux exercices : Philippe Ferrandis.

Crédit photo : WSN

LJDLB Comment souhaitez-vous faire évoluer Bijorhca ?

SP Nous travaillons plusieurs axes. Nous avons développé le précieux, qui avait disparu du salon, avec l’espace Brillant en partenariat avec Francéclat. Nous mettons en avant des marques de joaillerie et des métiers d’art. Nous voulons également insuffler une dimension internationale au salon, ce que nous avons commencé à faire en nouant un partenariat avec le salon Milano fashion Jewels. La prochaine étape est l’horlogerie. Mais aussi pourquoi pas la minéralogie. N’oublions pas que Bijorhca a connu ses « golden hours » : tout le monde connaît Bijorhca, il faut optimiser ce capital historique !

LJDLB Et quid du Made in France ? Est-ce pour vous un critère important ?

SP La France possède des savoir-faire ancestraux en matière de bijouterie et de joaillerie. Il est vital de les préserver et de les valoriser, ce que nous faisons à travers nos salons. Mais il faut accepter la diversité, reconnaître que dans d’autres pays existent des talents et les accueillir. Cela créer une émulation positive.

LJDLB Pour conclure, quelles sont les tendances actuelles en matière de bijoux ?

SP On observe tout un courant autour de la symbolique du bijou : le bijou talisman, le bijou porte-bonheur, les charms que l’on choisit en fonction de ce qu’ils évoquent pour nous. Mais aussi les bijoux permanents, inviolables : ceux que l’on fixe définitivement sur soi et que l’on ne peut plus enlever. Enfin, les bijoux vintage, sont de plus en plus présents, même si sur nos salons ils ne sont représentés que par une marque, Françoise Montague.

A l’heure où nous publions cet article (décembre 2025), Bijorhca annonce la présence des marques suivantes pour l’édition de janvier qui se tiendra du 17 au19 janvier 2026 :

MUJA JUMA – BELLE MAIS PAS QUE – YAY – NATURE BIJOUX – LE VENT A LA FRANCAISE – FRANCK HERVAL – FRANCINE BRAMLI – NIKKI PARIS - ANARTXY - BRUNO DA ROCHA JEWELLERY - BY GARANCE - CERASELLE - CHAMA NAVARRO - CHARACTER JEWELS - CHORANGE - CHRISTINA BRAMPTI - CLO&LOU - COPPERFILL - CREZUS - DIMITRIADIS ART WEAR - GEORGIA CHARAL ART JEWELLERY - GUIOT DE BOURG - INDIRA - ISHIME JEWELS - KALLIOPE JEWELRY - KATERINA VASSOU - LES CHAMANES - LOVE LAB - MAISON OKAMI - MARGUERITE BIJOUX - MIRAVIDI - MORTANTRA - NACARELLE - OANA MILLET - ONIROLITHI - OPALOOK - PHILIPPE FERRANDIS - PSQUARE FASHION JEWELLERY - SÀNTIBÉ BIJOUX – SATELLITE - SEBASTIÁN ISABE