Dinh Van s’expose chez Christie’s

Jusqu’au 13 septembre, Dinh Van s’expose chez Christie’s à Paris pour rendre hommage au fondateur de la maison qui fête cette année ses 60 ans. Pièces patrimoniales, bijoux iconiques et documents d’archives nous plongent dans une rétrospective de la création joaillière moderne qui a marqué la deuxième partie du XXème siècle. Une exposition événement que Le Journal de la Bijouterie vous propose de découvrir.

Un créateur de génie

Rien de prédisposait Jean Dinh Van à devenir un joaillier mondialement connu. Né en 1927 à Boulogne Billancourt d’une mère bretonne et d’un père vietnamien, il se rêvait marin. Mais après des études de dessin aux Arts Décoratifs et l’apprentissage de la forge dans une école, il entre chez Cartier comme apprenti au début des années 50.

Après 10 années passées chez Cartier, Jean Dinh Van crée sa maison en 1965. Il va dès lors développer sa conception originale de la joaillerie : un bijou de créateur doit descendre dans la rue ! Il crée des collections en rupture totale avec les codes de la place Vendôme de l’époque. A la faune et la flore, il préfère trouver l’inspiration dans les objets du quotidien ; il épure, impose le bijou minimaliste et surtout le bijou reproductible en grande série, à porter au quotidien.

Deux collabs décisives en 1967

Il collabore alors avec deux autres artistes de génie, Pierre Cardin et Paco Rabanne, et crée pour ces deux marques deux pièces devenues iconiques :

• La bague Deux Perles pour Pierre Cardin : une bague au corps carré ornée de deux perles de culture, une blanche et une grise, encadrées par une armature.

• Les deux bagues reliées par une chaîne pour Paco Rabanne : une création en argent très remarquée.

L’aventure américaine

Lors de l’Exposition universelle de Montréal en 1967, Jean Dinh Van se fait remarquer et entame une collaboration de dix ans avec Cartier New York et co-signe des collections qui seront distribuées en Amérique du Nord. Il ouvre sa propre boutique à New York en 1977.

Dihn Van invente le bijou du quotidien

Le fermoir, jusqu’alors caché, devient le motif central de ses créations. Le créateur s’inspire des objets fonctionnels du quotidien pour des bijoux inédits comme la collection Punaise en 1970 ou encore Lame de rasoir en 1976. Mais c’est la clé de son appartement qui lui donne l’idée de créer la fameuse collection Menottes dinh van en 1976.

Une maison indépendante, ancrée dans son époque

La marque Dinh Van s’est imposée dans les années 60 et 70, en pleine révolution sociétale, qui a vu éclore l’émancipation de la femme, les trente glorieuses, et l’apogée de la société de consommation. Le succès des créations Dinh Van reflète l’insolence d’une époque, le désir de liberté et le besoin de s’affranchir des codes établis.

Pour fêter ces 60 ans de création singulière, la maison frappe fort :

1. Une exposition chez Christie’s Paris (du 3 au 13 septembre)

2. Un beau livre rédigé par l’historienne du bijou Bérénice Geoffroy-Schneiter et publié chez Flammarion

3. La réédition de 2 pèces emblématiques : le Pavé et la Serrure.