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Drago représente l’Essonne à l’Elysée
La maison Drago Paris représentera l’Essonne à l’Elysée lors de la Grande Exposition du Fabriqué en France les 15 et 16 novembre 2025.

Crédits photos : ©DRAGO
Les 15 et 16 novembre prochains se tiendra la 5eme Grande Exposition du Fabriqué en France à l’Elysée. Initié par le président de la République, ce rendez-vous annuel met à l’honneur les entreprises, les artisans, les producteurs et les industriels qui s’engagent pleinement dans la fabrication française.
Le jury national a désigné un produit par département. L’entreprise DRAGO, orfèvre designer, représentera l’Essonne. Le Journal de la Bijouterie a recueilli les propos de Mathieu Marcaud, son directeur général.

Crédits photos : ©DRAGO
LJDLB DRAGO représentera l’Essonne à l’Elysée la semaine prochaine, racontez-nous comment votre candidature a été acceptée.
MM C’est la troisième année que nous candidatons. Il n’y a qu’un élu par département et l’Essonne est un territoire riche en industries, la concurrence est donc rude ! Nous sommes très fiers de représenter notre département et notre filière au Palais de l’Elysée.
LJDLB Pouvez-vous nous en dire plus sur votre entreprise ?
MM L’atelier de gravure DRAGO nait en 1920 à Nice puis se développe sur Paris et se spécialise dans l’art de l’insigne militaire et des signes d’appartenance. Aujourd’hui la maison DRAGO Paris est orfèvre designer. Notre offre s’articule autour de trois grands pôles : les décorations honorifiques françaises et étrangères, les objets de prestige, les trophées et récompenses sportives. Nous travaillons pour des grandes maisons et des institutions françaises et étrangères. Notre atelier est basé à Palaiseau en Essonne. Nous faisons partie du groupe Chevalier (Arthus Bertrand, Pichard Balme, Augis, Sanctis). Nous réalisons 19 millions de chiffre d’affaires en 2024 et employons 90 salariés. Nos clients sont essentiellement BtoB : 40% l’Etat français, 40% à l’export (des états étrangers) et 20% des sociétés commerciales françaises.
LJDLB Quels sont les critères que vous mettrez en avant lors de cette exposition ?
MM Tout d’abord nos savoir-faire exceptionnels comme l’estampage, et tous les métiers de la bijouterie qui sont entièrement exercés à la main. Nous sommes particulièrement fiers de perpétuer une technique d’exception : l’émail grand feu. Cela consiste à déposer des cristaux de silice colorés dans des cloisonnements, suivi d’une cuisson à très haute température pour obtenir un verre résistant et durable. Ce savoir-faire rare est classé parmi les métiers d’art en voie de disparition. Notre Maison s’engage à le préserver en formant nos émailleurs en interne, avec un parcours de transmission intergénérationnelle entre maîtres artisans et compagnons.
Ensuite, notre présence a une dimension patrimoniale. La décoration honorifique fait partie du patrimoine français, de notre Histoire de France. L’Ordre National du Mérite, créé par le général de Gaulle, nécessite un savoir-faire unique. Exposer nos produits au palais présidentiel revêt une dimension particulière.

Crédits photos : ©DRAGO
LJDLB Quels sont les projets d’avenir pour DRAGO ?
MM Nous souhaitons faire prospérer la décoration honorifique en France pour limiter l’importation de produits chinois. Cette réindustrialisation de nos métiers est nécessaire mais prend du temps et nécessite de lourds investissements pour devenir compétitif sur le marché mondial. Nous souhaitons également développer le secteur sportif pour fabriquer plus de trophées et de médailles sportives.
LJDLB Quels sont vos plus grands défis aujourd’hui ?
MM Clairement, produire en France. Aujourd’hui, 80% de notre fabrication est française, les 20% restants étant équitablement répartis entre l’Union Européenne et la Chine. Nous y achetons des produits que nous ne savons ni produire ni sourcer à des prix compétitifs (les chaîne en argent en Italie par exemple et le packaging en Chine). Tout le savoir-faire que nous avons abandonné ces trente dernières années au profit de l’Asie, nous mettrons trente nouvelles années à le récupérer. C’est un beau challenge mais cela demande beaucoup d’abnégation.